Que deviens Draghixa...
A 35 Ans, Draghixa apparaît sereine et accomplie. la voix presque enfantine ne parvient pas à dissimuler lA per-
sonnalité franche et Directe De cette femme épanouie, qui A su trouver son chemin Dans la vie. De son passé sulfu-
reux De star Du x, elle ne garde que l’image Amusée ou gênée que lui renvoient encore parfois certains indélicats
qui lA croisent. De son côté, elle A su Avancer, relever les Défis et saisir les opportunités pour se construire un
Avenir en plAtine. DJ Devenue Directrice Artistique son chez h, l’une Des plus prestigieuses Agences De publicité
parisienne, DrAghixA est désormais bien plus qu’un nom en bAs D’une Jaquette : une personnalité vraiment à part,
qui traverse lA vie sans Artifice.
draghixa : onde sensuelle
Liberté. À la question lancinante « Draghixa, c’est ton
vrai prénom ? », elle répond toujours « Oui, c’est un pré-
nom cyrillique. Si je devais l’écrire en latin, il se pro-
noncerait Dragica. C’est pourquoi j’ai préféré l’écriture
phonétique, plus proche de sa vrai sonorité.» Ce que ne
dit pas son nom, tout comme les multiples informations
erronées qui circulent sur le Net à son propos, c’est que
Draghixa Jovanovic est née le 3 juin 1973 dans le 19ème
arrondissement de Paris, d’un couple originaire du
Monténégro. Le père, tailleur, applique à la maison une
éducation très stricte. Si elle grandit entourée d’amour
auprès de son jeune frère, elle étouffe dans ce carcan
rigide et moralisateur, qui l’empêche de s’épanouir. « À
18 ans, je rêvais d’indépendance et de liberté. Je voulais
croquer la vie. »
Sexe attitude. Elle fait alors la rencontre d’un homme
qui évolue dans le X et lui propose un job. Elle y voit une
opportunité de gagner de l’argent facilement. « Quand
j’ai commencé, je ne connaissais rien à la vie. Je savais
en quoi consistait le porno, mais je ne me posais pas de
question. Ce que je voulais, c’était ma liberté et j’étais
prête à tout pour l’obtenir. » Elle se fait remarquer, fait
des tournages, obtient même un Hot d’or et voyage dans
le monde entier. « Je ne suis pas tombée que sur des
personnes bien. Le X est loin d’être un milieu idyllique,
mais j’ai toujours fait ce que je voulais, on ne m’a jamais
rien imposé.» La jeune fille timide lève alors tous les ta-
bous, s’affirme et révèle une personnalité combattive et
déterminée. « Dans ce milieu, les faibles se font manger.
Moi, je n’en faisais pas partie, c’est ce qui m’a sauvée. »
Un an et demi seulement après le début de sa carrière,
elle décide de tout arrêter . «À ce moment-là, je me suis
alors demandé si c’était vraiment l’avenir que j’envisa-
geais. La réponse a été clairement non. »
Mode et MuSique. En quittant le milieu du X à 20 ans,
Draghixa n’a prévu aucun plan de reconversion. « Beau-
coup de gens s’intéressaient à moi, car j’étais une an-
cienne star du porno. On me faisait miroiter des choses.
La réalité me rattrapait et elle était parfois très dure.
» C’est alors qu’elle croise le chemin de Warrio, celui
qui deviendra l’homme de sa vie et le père de sa fille,
aujourd’hui âgée de 7 ans. A l’époque, il est DJ et mixe
pour les plus grands clubs parisiens. Draghixa fait son
éducation musicale au fil des soirées qui s’enchaînent et
acquiert son propre style. Progressivement, elle se fait
un nom et devient DJ résidente à la Mezzanine de l’Alca-
zar, puis au Man ray. Elle est de plus en plus sollicitée
: animation des Girly Parties avec Chloé, lancement des
magazines Clarcks, WAD et WAX, préparation de blind
tests pour l’émission culte de thierry Ardisson « tout le
monde en parle »… Son univers est fait de fusions house,
disco, funk, « tout ce qui fait danser. » Elle ne revendique
ni idée politique, ni discours moralisateur : « La musique
doit être légère et inciter à se vider la tête. » DJ la nuit,
elle officie le jour dans la mode. Après avoir posé pour
de nombreux photographes, tels que Bettina rheims,
elle intègre les bureaux de presse en tant qu’attachée
de presse pour de petits créateurs, avant de rejoindre
Michel Vivien, puis Azzedine Alaïa.
FiLLe de pub. En 2006, elle fait la connaissance de la
productrice Ingrid Vasseur. Admirative devant sa person-
nalité, celle-ci lui propose de la rejoindre dans l’agence
de communication Scher Lafarge, qui vient de remporter
le budget Citroën. « A la même époque, on me proposait
un CDI chez Azzedine Alaïa. Je prenais un gros risque en
suivant Ingrid, car je n’avais jamais travaillé dans le mi-
lieu de la pub. Pourtant, je me suis lancée. » 3 ans plus
tard, Draghixa ne le regrette pas. Elle est aujourd’hui di-
rectrice artistique son chez H et travaille toujours avec
celle qui l’a soutenue. « Quand je pense que j’aurais pu
finir ma carrière au minitel rose ! J’ai eu la chance de
rencontrer des personnes formidables, qui m’ont permis
« Aujourd’hui, je travaille pour transavia.com, demain ce
sera pour GAN ou Darty. C’est un travail d’équipe dans
lequel je me sens à ma place. Je pense être quelqu’un
d’assez fédérateur, même si mon côté perfectionniste
peut agacer parfois. » Coordination de projet, recher-
che de nouveaux artistes, travail sur les sons… : cha-
que nouvelle création est un défi. « Dans mon travail, je
mets beaucoup de mes tripes. Je veux que le résultat
soit parfait. Et je m’éclate ! Ca me permet de conjuguer
ma passion pour la musique et d’avoir une vie équilibrée
pour élever correctement ma fille, même si j’apprécie
ponctuellement de me remettre derrière les platines. »
Comme tout le monde. Son rêve aujourd’hui : s’acheter
une maison à la campagne pour y vivre tranquillement
avec sa petite famille. Et ne lui parlez surtout pas de
destin ! « Dans la vie, il faut se battre, mais c’est tou-
jours toi qui pilotes. Ce n’est pas facile tous les jours et
il faut avoir le courage de faire certains choix. » Et, si elle
ne devait avoir qu’un seul regret : « Que mon père, avec
qui j’ai réussi à reconstruire un lien, soit décédé peu
avant la naissance de ma fille. Sinon, j’assume à 100%
tout ce que j’ai fait, même si je n’en suis pas toujours
forcément fière. De toute façon, 15 ans après avoir arrêté
le X, on me présente encore comme celle qui… Alors je
fais avec et je me moque bien de ce que l’on peut penser
de moi. »
La première compilation travelmix embarque avec H à bord des avions transavia.com.
Il y a tout juste un an, Transavia France proposait pour la première fois à ses passagers de voyager en musique. Une initiative baptisée travelmix, rééditée depuis et portée par Draghixa, ancienne DJ et actuelle directrice artistique son de l’agence H.
L’idée : proposer à l’écoute un mix d’une heure, mettant à l’honneur un DJ issu de l’un des pays desservis par la compagnie aérienne. Diffusé en vol via un canal spécial, il est accessible en louant des écouteurs et réactualisé tous les 3 mois.
À l’occasion des 2 ans de Transavia France, ce concept plébiscité par les passagers se décline aujourd’hui en CD, au sein d’une compilation réunissant les 4 premiers mix : une odyssée musicale qui prolonge le voyage.
Retrouver l’âme de chaque pays traversé
La compilation travelmix, à l’image des sets qui la composent, invente son propre style et ne s’embarrasse ni des conventions, ni des succès éphémères. L’objectif étant de raconter une belle histoire, d’emmener l’auditeur au-delà des sons, vers un paysage, une sensation, une émotion. 4 univers distincts pour une compilation étonnante d’harmonie et de fluidité, orchestrée de main de maître par une spécialiste du genre, Draghixa, ancienne DJ des plus grandes soirées parisiennes, directrice artistique son chez H depuis 3 ans.